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Avec la lapidation de Satan, le hajj 2025 touche à sa fin

Samedi 7 Juin 2025

Avec la lapidation de Satan, le hajj 2025 touche à sa fin

Des centaines de milliers de fidèles musulmans ont accompli vendredi en Arabie saoudite le dernier grand rituel du pèlerinage annuel, la lapidation de Satan, marquant le début de l’Aïd al-Adha.

 

Depuis l’aube, plus de 1,6 million de pèlerins réunis dans l’ouest du royaume se sont relayés sur un site dans la vallée de Mina, près de La Mecque, pour jeter des cailloux sur une grande stèle en béton symbolisant le diable.

 

Le hajj, qui consiste en une série de rites menés sur plusieurs jours, souvent en extérieur, s’est  déroulé, cette année encore, sous une chaleur écrasante, avec une température de 42 degrés prévue vendredi.  

 

Après avoir accompli le rituel, une fidèle égyptienne, vêtue d’un voile blanc, s’arrête pour essuyer la sueur coulant sur son front. « Je ne peux pas parler, la chaleur me tue », dit-elle à l’AFP.  

 

Un peu plus loin, un pèlerin soudanais d’une cinquantaine d’années raconte avoir marché 20 kilomètres sous un soleil de plomb pour arriver sur le site. « Je suis heureux, mais je n’ai plus d’énergie », affirme-t-il.

 

Le rituel de la lapidation a viré plusieurs fois au drame, notamment en 2015 lorsqu’une bousculade gigantesque a fait 2300 morts, la pire tragédie de l’histoire du grand pèlerinage musulman.  

Pilgrims cast pebbles at a pillar symbolising Satan in Mina, Saudi Arabia. Reuters

 

Depuis, le lieu a été aménagé avec des couloirs en béton et des ponts pour assurer la fluidité des mouvements de foules.

 

- « Vraiment fière »

 

L’immense complexe, appelé Jamarat, « opère à pleine capacité, accueillant jusqu’à 300 000 pèlerins par heure », a indiqué l’agence de presse saoudienne SPA.  

 

« Nous sommes entrés et, en cinq minutes, nous avons terminé la lapidation du diable », a raconté Wael Ahmed Abdelkader, un Égyptien de 34 ans.  

 

Howakita, une fidèle venue de Guinée, s’est réjouie de célébrer l’Aïd al-Adha, la fête du sacrifice, à La Mecque. « Lorsque j’ai lancé les pierres, j’étais vraiment fière. »

 

Pour éviter une répétition du drame de l’an dernier, lorsque 1301 personnes avaient péri sous des températures ayant atteint 51,8 degrés, les autorités ont dit avoir pris de nouvelles mesures pour limiter les risques liés à la chaleur. Elles ont aussi renforcé les contrôles pour lutter contre les pèlerins clandestins.  

 

Selon les autorités, 83 % des 1301 pèlerins décédés en 2024 n’avaient pas de permis officiel, payant et octroyé selon des quotas, qui leur aurait permis d’entrer dans des bus ou des tentes climatisés.  

 
Pèlerinage près de la Mecque à Mina : les pèlerins lapident des stèles  représentant Satan - Reforme
 

Le nombre de fidèles accueillis cette année est le plus bas depuis plus de trois décennies, sans compter les années 2020 à 2022 où des restrictions avaient été imposées en raison de la pandémie de la COVID-19.

 

L’année dernière, 1,8 million de musulmans avaient participé au hajj, selon les chiffres officiels.

 

Dernier tour de la Kaaba

 

Jeudi, les fidèles ont prié sur le mont Arafat, étape phare du hajj. Malgré une température culminant à 45 degrés, certains pèlerins n’ont pas hésité à gravir la colline.  

 

Les pèlerins ont ensuite passé la nuit à la belle étoile à Muzdalifah, à mi-chemin entre Arafat et Mina, où ils ont ramassé des cailloux afin de procéder à la « lapidation du diable ».  

Le pont de Jamarat soulage les pèlerins lors du rituel majeur du Hajj |  Arab News FR

 

Après avoir jeté les cailloux, les fidèles retournent à La Mecque, la ville la plus sacrée de l’islam, pour un dernier tour de la Kaaba, structure cubique noire au cœur de la Grande Mosquée vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier, marquant la fin du grand pèlerinage.

 

L’Aïd al-Adha est célébré en souvenir du sacrifice qu’avait failli accomplir Abraham (le prophète Ibrahim, NDLR) en voulant immoler son fils (Ismaïl, NDLR) sur ordre de Dieu, avant que l’ange Gabriel ne lui propose in extremis de tuer un mouton à sa place, selon la tradition.

 

À cette occasion, les musulmans égorgent une bête, en général un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux. [Avec AFP]

 
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